Les programmes d'études récentes ont montré que les NTIC sont un outil puissant de reconfiguration dans les organisations. L'une des raisons à cela est la répartition des pouvoirs, des fonctions et des contrôles aux endroits où ils sont tout simplement les plus efficaces, compte tenu des missions, des objectifs et de la culture de l'organisation.
L'entreprise se doit de mettre en place une structure souple et modulaire rendant l'entreprise plus réactive à son environnement. L'on a identifié trois éléments lui permettant d'atteindre ces objectifs :
Les forces en présence dans l'organisation impliquent la prise en compte de l'environnement. ces forces sont en équilibre dynamique.
L'intégration
Les missions et objectifs assignés à l'organisation nécessitent avec la contraction du temps et de la distance de disposer au bon moment des bonnes ressources aux bons endroits afin de ne pas immobiliser du personnel et des biens de manière improductive.
L'entreprise est en interrelations avec son environnement constitué de ses filiales et sites distants, ses fournisseurs, ses clients, ses partenaires et concurrents, les administrations etc..
L'expansion exponentielle des réseaux de télécommunication publics et privés permet au concept "je veux l'information où qu'elle soit, quand je la veux et sous la forme qui m'intéresse" d'exister à un coût raisonnable.
Les organisations qui mettent en place ce type d'infrastructure s'arment d'une puissance de réaction rapide leur procurant un avantage concurrentiel important pour la prochaine décennie.
La réponse aux questions quand s'exécute un travail, où, comment et avec qui devient multiple et indépendante de l'espace et du temps.
Les sources d'avantages concurrentiels résident en partie en interne dans l'entreprise et en partie dans un plus large réseau de gestion. Il est intéressant d'en exploiter les sources d'efficience et d'efficacité dans une intégration des activités au sein de ce réseau externe.
Les réseaux de communication locaux et longue distance permettent cette prise en compte étendue du réseau de gestion.
L'accélération des flux de travaux nécessite la mise en place d'une intégration électronique représentée sous ces quatre formes ci-dessous :
à l'intérieur de la chaîne de valeur ajoutée, (Xérox a relié ses services études, production, vente en réseau),
liaisons de bout en bout de chaînes de valeur ajoutée entre organisations, (service expédition d'un fournisseur relié au service achat de ses clients et la force de vente à ses clients),
substitution de chaînes de valeur ajoutée grâce à une sous-traitance ou à une alliance, (Renault relie son B.E. à celui de ses équipementiers pour l'étude de nouvelles pièces) ,
marchés électroniques, (les agences de voyages réservent des sièges chez toutes les compagnies aériennes).
Ces quatre formes d'intégration électronique ont pour effet d'éviter les ruptures temporelles dans la chaîne d'information d'un processus.
La culture innovatrice
Comprendre la culture de son entreprise, et au-delà, ce qu'est une culture innovatrice, est un premier pas important pour aller vers une organisation adaptative.
Une politique novatrice de ressources humaines est mise en place de manière concomitante, permettant d'appuyer le personnel lors de l'apprentissage de cet univers changeant et plus compétitif qu'avant.
La culture innovatrice permet de conjuguer flexibilité - réactivité et productivité avec un temps libre personnel.
Les groupes de travail ad hoc
L'organisation par projets avec des équipes autonomes suppose une autre conception de la hiérarchie et une autre logique d'information.
Les bases de données permettent notamment le passage d'une information distribuée par la hiérarchie à une information disponible pour tous, ce qui stimule l'organisation.
Les forces en présence dans l'organisation
Les impacts des TIC sur l'organisation qui ont été mentionnés plus haut correspondent à cinq ensembles de forces en équilibre dynamique subissant des influences de l'environnement externe.
Ces 5 ensembles de forces sont les suivants :
Fig. 3.3.4 Schéma du modèle des forces en présence
Les technologies
Les technologies vont continuer à évoluer au rythme de 20 à 30 % l'an, ce qui entraînera des effets plus importants de raccourcissement du temps et de la distance, de plus fortes interdépendances et une meilleure mémoire d'entreprise et de ses règles (heuristiques).
Les individus et les rôles
Le personnel bénéficiera de nouveaux outils de travail, et d'une connectivité accrue, pour échanger des informations via les réseaux. Des besoins importants en formation seront nécessaires pour arriver à une utilisation efficace des nouveaux outils ainsi que pour les accompagner dans la prise d'autonomie des postes et des tâches élargies.
Les structures
L'évolution continuelle de la façon de travailler et les coûts de coordination qui s'effondrent, autorisent l'invention de nouvelles structures d'organisation. Le travail en équipe ad hoc sera plus adapté. Les TIC deviendront un facteur critique de réussite des restructurations organisationnelles.
Le processus de management
Le changement provoqué par les TIC va permettre la redistribution des pouvoirs, des fonctions et des contrôles pour plus d'efficacité grâce au raccourcissement de la distance et du temps ainsi que l'augmentation de la vitesse de transmission des données. De nouvelles méthodes de planification et de contrôle seront à expérimenter pour gérer ces interdépendances.
La stratégie
Les TIC modifient la nature et l'intensité des interdépendances agissant dans un secteur économique, ce qui rend les frontières floues voire inexistantes et renforce la collaboration des organisations entre elles. Les TIC sont un outil puissant certes mais qui ne remplacera pas les efforts à accomplir pour répondre aux réels besoins des clients et obtenir ainsi de réels avantages concurrentiels. Les rôles de visionnaire, d'innovateur et d'entrepreneur restent et resteront ceux du chef d'entreprise.